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jeudi 17 octobre 2013

Héroïnes scolaires à sourcils

O tempora, o mores! Mais que diable se passe-t-il ? Notre société prend l'eau, la planète s'effondre, le jugement dernier se rapproche !

Vous pouvez de droit vous demander ce qu'il m'arrive, de débarquer après une si longue absence et d'hurler à la fin du monde à la manière de Paco Rabane. 
Déjà, mon absence est due à un emploi du temps surchargé d'étudiant en droit de troisième année, ce qui demande énormément de travail ! Et plus particulièrement, exclusivement d'ailleurs, cette absence s'explique par la sortie du Graal des Graal de chez Rockstar, Grand Theft Auto V, de FIFA 14 et NBA 2K14, j'en passe et des meilleurs. Alors oui, traîner dans les rues de Los Santos en compagnie de Franklin, Michael et Trevor étant plus intéressant que de vous tenir en haleine par mes récits géniaux, je vous ai abandonné. Je m'en excuse. Je ne vous demande pas de le faire, parce que pour cela il faudrait que votre avis m'importe.
Quoiqu'il en soit, me revoilà, plus en forme que jamais, prêt à crier mon mécontentement !

Mon extraordinaire colère (oui extraordinaire, qui d'autre peut entamer un pamphlet par une citation des Catilinaires de Cicéron ?) va porter sur les personnes qui ont fait la une ces derniers temps, et quelles sont-elles ? Des femmes pardi ! Et pas n'importe lesquelles, des préadolescentes à gros sourcils !
Attention, que des femmes fassent la une de l'actualité ne me dérange pas, j'adore voir Nabilla en une de Voici, voir Zahia invitée de Laurence Ferrari, voir Sasha Grey sur des t-shirts, etc. Je ne suis pas misogyne loin s'en faut ! J'adore les femmes, tant que leurs activités n'excèdent pas celles autorisées en 1930.

Et pourtant, voilà des jeunes filles à la une des journaux. Habituellement, les enfants pour lesquels les journalistes se mouillent sont de l'ordre du petit Grégory, des affaires où les Français touchent le fond, où on tente de noyer le poisson vis-à-vis des responsables et où tout le monde navigue en eaux troubles avec un sacré poids aux chevilles. 
Revenons à la surface de notre développement, ne nous égarons pas dans des profondeurs abyssales où je risque de prendre l'eau fortement. 
Des jeunes adolescentes sont les femmes du moment, on avait pas vu ça depuis Anne Franck, et tout comme la plus malchanceuse joueuse de cache-cache de l'Histoire, nos héroïnes ont le sourcil broussailleux, un vrai maquis.

Commençons par la première en date, celle dont le nom ressemble à un plat épicé qui sent bon le voyage ou alors les petits restaurants tenus par les cousins du chauffeur de taxi venant vous chercher à Saint-Pancrace, frère du propriétaire d'une charmante boutique de souvenirs près de Buckingham Palace, oncle d'un vendeur de roses en France, bref, des Pakistanais, je parle bien sur de Malala.
Épuisons dès maintenant les quolibets sur le sujet puis passons à autre chose : "et dis donc, tu as mal où ? _ J'ai Malala !"...
Voilà qui est fait. Revenons à nos moutons. Cette jeune Malala donc, a fait la une de l'actualité en ce qu'elle a été la plus jeune candidate au Prix Nobel. Calmons nous tout de suite, on parle du Prix Nobel de la Paix, vous savez, celui dont on parle le plus mais qui ne récompense ni le génie ni le travail d'une personne, oui celui là. Bref, cette petite Pakistanaise a été nominée pour son combat pour le droit des femmes dans son pays.
Alors oui, elle s'est prise une balle sur le chemin de l'école, mais en même temps, en quoi c'est héroïque ? On lui avait dit de pas y aller, c'est interdit pour les filles ! Alors maintenant on va filer le Nobel à toutes les rebelles en crise d'ado ? Et bien non ! On l'a donné à l'Organisation pour l'Interdiction des Armes Chimiques, on déplore cependant l'absence de voix données par les rebelles syriens, sans doutes que les bus affrétés par Samia Ghali ne seront pas arrivés jusqu'à eux.

La seconde star de l'actualité est elle aussi concernée par l'école (qui a eu cette idée folle de l'inventer ?), mais est kosovare, c'est Leonarda. On est venu la chercher pour la renvoyer dans cette belle région touristique qu'est le Kosovo, avec sa famille. Vraiment, ils ne font pas dans la dentelle Hortefeux et Guéant ! Ha mais non, il s'agit de Manuel Valls. Le pauvre homme va se faire taper dessus par tout le monde. Quand les ministres de l'Intérieur de droite prenaient de pareilles décisions, on disait "c'est salaud, mais ils font leur boulot les bougres !", et voici qu'un ministre de gauche le fait, et on crie au scandale. 
Je concède que je trouve ça limite de la part de Manuel Valls, pas dans le fond, mais dans la forme. Que c'est coûteux ! L'avion, c'est du luxe ! Personnellement j'aurai utilisé un train de marchandise vers la Pologne, mais bon, si le gouvernement Ayrault a les moyens d'affréter un avion vers les Balkans, tant mieux pour les passagers, tant pis pour nos impôts ! On faisait la fête et des économies en 40 au moins...

Au final, on peut déplorer le trop plein de pilosité suborbitale dans nos journaux, mais ce doit être dans l'air du temps, d'afficher des jeunes héroïnes ailleurs que dans les mangas. Tu me manques Sailor Moon, et les Magical Do-Ré-Mi aussi...
Pour résumer, comme dirait mon ami Michel Fourniret, les jeunes filles c'était mieux avant.

PS : J'ai écourté la citation de Michel, parce qu'après il parle de rigidité cadavérique, de difficulté d'insertion et de lubrification par les liquides de décomposition. J'ai jugé que ce n'était pas pertinent dans le cadre de notre discussion.