La rentrée de LA classe

Vous souvenez vous de vos premières rentrées des classes? Des larmes de votre maman, trop heureuse pour cacher sa joie de se débarrasser de vous, terrible bambin à la figure laide et sale, ne serait-ce que pour quelques heures bénies? Ses heures durant lesquelles, ne nous mentons pas, Maman s'envoyait allègrement en l'air. Mais revenons à la nostalgie, à la joie de retrouver ses camarades, ce sentiment de puissance ultime d'être dans la classe supérieure, le sanglant mépris envers les plus petits qui prendront plus tard nos places, ou encore l'angoisse que la maîtresse soit méchante avec nous et nous fasse hurler "non pas les fesses, pas dans les fesses" mais Dieu que cette phrase est longue!
C'était le bonheur, nous étions simplement heureux, comme dans ce dessin animé joyeux et amusant que nous aimions tous.

Certains me diront qu'ils ne connaissent pas cette oeuvre géniale, très certainement née d'un esprit au talent inégalé, je leur dirai d'aller la regarder sur le champ ou alors, dans le meilleur des cas, d'aller se faire foutre.

Cette dernière pratique séduira sans doute le plus grand nombre, vu la rentrée à laquelle j'ai assisté aujourd'hui. Il est bien loin le temps de La Cour de Récré, celui où on était tout beau tout frais tout gentil en arrivant à l'école, désormais c'est un défilé digne de NRJ12 en prime time animé par Morandini, son teint halé toute l'année et sa dentition d'ivoire.

Ô je plains les malheureux qui ne peuvent assister à la rentrée universitaire de la faculté de Droit de Marseille Canebière, quel spectacle! Si seulement notre bon Jean-Marc avait flairé le filon, son émission culturelle Buzz Clash #Info Boobs serait au top des courbes d'audience! La cuvée 2013/2014 nous a en effet gratifiée de la plus belle portée de potentiels habitants de la Maison de Secrets. A côté de nos phénomènes, les sœurs africaines et leurs perruques à tresses rouges et jaunes sont bien banales! Mais laissons l'Afrique aux Africains et aux chameaux et revenons à Marseille, sur la Caneu-Canebière, et notre université.

La chose sympathique avec notre faculté, c'est qu'elle réuni toutes les strates de la population marseillaise.

Notre jeunesse dorée, tout d'abord, nous à offert un magnifique feu d'artifice à base de polos rouge pétard, de gomina, de lunettes de soleil et, pour les plus élégantes, de robes de soirée à dos nu ambiance saucisson et talons haut. Qu'ils étaient beaux nos petits, fraîchement débarqués de leurs vacances de rêves, prêts à rempiler une année de plus de préparation au dur métier de rentiers, pour les plus malchanceux.
Vient ensuite notre jeunesse plaquée or, notre jeunesse en toc, où tout est faux et où chaque action semble tirée d'un épisode de Confessions Intimes. Ce sont mes petits chouchous à moi. Les plus beaux spécimens s'étaient habillés pour l'occasion : rentrée en faculté de droit, les avocats font du droit, je m'habille comme un avocat d'affaire de série américaine! Le syllogisme, très utile pour le juriste, est respecté, ils sont parés pour la suite, costume de mariage enfilé et chaussures pointues devant.

Mais mes préférées étaient quand même toutes ces gentilles filles, de 18 ans à peine, qui étaient toutes des sosies bien moins bo... heu, intéressantes que Nabilla. Petits hauts où on te voit le nombril, petit rouge à lèvre rouge où on te voit à 1km de nuit depuis la mer, petits shorts remontés où on te voit tout même les ovaires, et caetera. Tout ça sans parler des teintures capillaires absolument formidables et utiles si vous travaillez comme cône de signalisation sur l'autoroute... Ben quoi? C'est vrai, attention, des hommes travaillent!

Bref, comme dirait tout le monde depuis Canal+, entre putes de luxe, putes au rabais, et luxure sur patte, cette rentrée ne présage rien de bon pour notre génération, mais de l'espoir pour les saisons 3 et 4 des Marseillais sur W9.
Triste jeunesse, pervertie par Le Bigdil, ce n'est pas aux candidats que tu veux ressembler, mais à Vincent Lagaff' et ses distinguées Gaffettes... Mais que voulez vous, c'est une bien terne époque que nous vivons, où les présidents sont plus occupés à ne pas paraître gros et bêtes sur les photos plutôt que dans leurs décisions, où les Arabes ne marquent plus en Equipe de France, où les Noirs ont des droits, où les Asiatiques font danser Internet avec de la K-Pop et où le sujet de discussion matinal concerne le dernier clash de rappeurs dépassés et vendus.

Tout ça pour dire que Rohff, Booba, les filles, la rentrée, c'était mieux avant.